Comment la mort est-elle célébrée dans les différents pays du monde ?
1. Qingmingjie en Chine
La tradition veut que, début avril (entre le 4 et le 6 généralement), les Chinois balayent les tombes avec des branches de saules pour chasser les mauvais esprits. Mais aussi, qu’ils apportent quelques offrandes comme de la nourriture, du vin, de faux billets… destinés à être brûlés, afin que les défunts puissent en profiter dans l’au-delà. Pour d’autres offrandes, il suffit de dessiner sur un bout de papier ce dont les morts pourraient avoir besoin et de brûler le tout devant la sépulture. A la fin de Qingmingjie, ils nettoient les tombes et les arrange au mieux, en les ornant de nouvelles fleurs.
2. Gai Jatra au Népal
Le « Gai Jatra » ou « Le Festival des Vaches » au Népal se déroule généralement fin-août, début-septembre. Dans ce pays, la vache est considérée comme une déesse sainte et selon une légende, pour traverser la rivière Baitarni et atteindre le ciel, des hommes se seraient aidés en tenant la queue d’une vache. De cette façon, les familles espèrent aider les défunts à accéder au paradis en organisant une procession, accompagnées d’une vache ou d’une personne déguisée en l’animal.

Satya krishna prajapati, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
3. O-Bon Festival au Japon
Apparue il y a 500 ans au Japon, en provenance de Chine, le O-Bon Festival célèbre la mémoire des défunts. Du 13 au 15 août, les familles retournent dans leur foyer natal. Ils allument des lanternes aux fenêtres des maisons pour guider les âmes des disparus, déposent des offrandes tel que du riz et des gâteaux, nettoient et décorent les sépultures… Mais cette fête bouddhiste est surtout caractérisée par le Bon Odori, une danse folklorique constituée de mouvements simples afin que tous puisse y participer.
4. Le Chuseok en Corée du Sud
Le 15 août du calendrier lunaire a lieu le Chuseok, l’une des trois principales fêtes coréennes. En ce jour de la plus grande pleine lune, le but est d’honorer ses parents et ses ancêtres. Le matin de Chuseok, les enfants saluent de manière traditionnelle leurs parents et leur prépare différents plats typiques (riz spécial, alcool et gâteaux). La famille se réunit ensuite autour des tombes des ancêtres pour se recueillir et nettoyer les sépultures avant de prendre un nouveau repas. Ce jour de fête coïncide avec la saison des récoltes en Corée, raison pour laquelle la ville est remplie de jeux et de danses folkloriques pour célébrer la saison des moissons.
5. Pchum Ben au Cambodge, chez les Bouddhistes
Pchum Ben est l’une des fêtes les plus importantes de la tradition bouddhiste khmère et se déroule ainsi pendant 15 jours, le dernier étant le jour de la lune décroissante, généralement en septembre. Si pour les Bouddhistes Khmers, la plupart des morts ont droit à la réincarnation, d’autres, dont la mort fut douloureuse, continuent de hanter les vivants. Pour les calmer, les familles préparent de nombreux repas parmi les plats les plus raffinés de la cuisine cambodgienne et les offrent aux moines Bonzes. Les festivités sont rythmées entre visites quotidiennes aux religieux dans les pagodes, préparation des urnes de leurs ancêtres ainsi que leur bénédiction. Cette fête aurait un impact sur la bonne situation financière de la famille pour l’année à venir, assurerait la prospérité des moissons et améliorerait le Karma des Cambodgiens.
6. Halloween
Célébrée le 31 octobre, Halloween est au départ une fête celtique d'origine irlandaise symbolisant la fin du calendrier Celte. La légende raconte que lors des nuits d'octobre (les plus longues de l'année), les fantômes venaient hanter les vivants. Pour les éloigner, les Celtes avaient pris l'habitude de se vêtir de costumes effrayants et de se réunir pour faire la fête le soir du 31 octobre. Un énorme banquet de gâteaux, bonbons et pommes à l'entrée des villages avait lieu pour s'assurer les bonnes grâces des fantômes et éviter qu'ils ne s'abattent sur leurs maisons. Aujourd'hui, certaines traditions comme les bonbons et les déguisements perdurent, mais le sens de cette fête est différent.
7. La Toussaint chez les Catholiques
Chaque année le 1er novembre, les Catholiques célèbrent la Toussaint, fête de tous les Saints. C’est une journée pour penser à ces femmes et hommes dont la vie a été exemplaire, leurs noms figurent même sur le calendrier. Cet événement est aussi l’occasion d’honorer la mémoire des proches et de se souvenir que chacun est appelé à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles. Il est de tradition de déposer des fleurs sur les pierres tombales pour rendre hommage aux personnes parties trop tôt.

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8. La Calabiuza au Salvador
El Dia de la Calabiuza a lieu chaque année le 1er novembre au Salvador. La ville de Tonacatepeque, au nord de San Salvador, organise le célèbre défilé où les citoyens se transforment pendant une journée en "morts vivants" en se déguisant en créatures folkloriques, le corps peint en noir et blanc. La Fête des Morts se poursuit jusque tard dans la nuit et se termine en musique et danses traditionnelles sur la place centrale de la ville. Chacun vient communier en cuisinant dans d’énormes bols en métal et goûtant une mixture faite de potiron et de miel. Le but des festivités est de se souvenir de leurs parents décédés et des héros mythologiques de Salvador. C'est aujourd'hui l'un des festivals le plus important du pays.
9. La fête des Guédés à Haïti
Le 1er et 2 novembre, les Haïtiens célèbrent la fête des Guédés, en l’honneur des esprits des morts. Les prêtres vaudous organisent des cérémonies et les participants dansent, bardés de violet, blanc et noir (couleurs de Guédé Nibo, esprit protecteur des vivants). Ils défilent jusqu’au cimetière de la ville et se retrouvent autour d’une tombe sacrée sur laquelle ils crachent, fument, boivent et professent des obscénités en échange de la promesse de leur protection. Les plus possédés se poudrent le visage et portent leurs lunettes à l’envers le temps de sillonner les tombes au son de fanfare locales.
10. La Festa dei Morti en Sicile
La Festa dei Morti en Sicile a lieu entre la nuit du 1er au 2 novembre, date où, selon une comptine sicilienne, les morts reviennent rendre visite à leur famille en apportant des cadeaux destinés aux enfants. Il s’agit principalement de jouets et pâtisseries typiques. L’atmosphère est festive et pleine d’affection envers ces proches décédés et la ville est remplie de couleurs et de décorations.
11. El Dia de los Muertos au Mexique
El Día de los Muertos, le Jour des Morts au Mexique est l’une des célébrations les plus importantes du pays. Le 2 novembre, le pays est rempli de défilés, spectacles, animations, danses... où hommes, femmes et enfants défilent dans la rue au rythme de musiques joyeuses et entraînantes. Ils se maquillent et se dirigent ensuite jusqu'au cimetière, où familles et amis se recueillent autour de la tombe des défunts. C’est alors l’occasion de partager avec eux leur plat préféré, rire et célébrer la vie, comme la mort.
12. Le Jour des Morts chez les Catholiques
Le jour des morts ou la commémoration de tous les fidèles défunts est une célébration catholique ayant lieu le 2 novembre, le lendemain de la Toussaint. Cette célébration a été instituée pour obtenir de Dieu, délivrance et soulagement aux âmes du purgatoire. Pour cela, de nombreuses prières sont envoyées à Dieu et trois messes sont célébrées. Mais si cette fête commémore les défunts, l’Eglise catholique professe aussi la foi en l’immortalité de l’âme.
13. La Fiesta de las Ñatitas en Bolivie
La Fiesta de las Ñatitas ou la Journée des crânes est originaire des Andes en Bolivie et se déroule chaque année le 8 novembre. Les familles ont l’habitude de parader avec des crânes de leurs défunts, décorés de couronnes de fleurs, de lunettes ou de foulards. Elles se rendent ensuite au cimetière de la ville où les crânes sont bénis dans l’espoir qu’ils accomplissent des miracles. Cet événement marque la fin des célébrations pour les défunts, une semaine après la Toussaint.
14. Tiwah en Indonésie
Les indonésiens sont convaincus qu’après la mort du défunt, l’esprit de son corps demeure sur terre. La Tiwah est un rituel funéraire secondaire ayant lieu des mois voire des années après l’enterrement. Les ossements du défunt sont extraits des cimetières, purifiés et enfin placés dans un ossuaire en guise de dernière demeure, afin de libérer cet esprit et de s’assurer qu’il monte au paradis. Le rôle de la famille est d’escorter son esprit vers le royaume spirituel en signe de respect. Au contraire, sans ce rituel, l’esprit pourrait entraîner un désastre comme le fléau, la famine, de mauvaises récoltes…
15. Le retournement des morts ou Famadihana à Madagascar
Le Famadihana ou retournement des morts est une coutume funéraire que l'on rencontre dans certaines régions de Madagascar. Il peut avoir lieu à la suite de plusieurs évènements :
- période de temps arrivée à terme (tous les sept ans),
- un des membres de la famille a rêvé qu'un ancêtre demandait une cérémonie
- ou pendant l’enterrement d'un nouveau défunt.
Les habitants malgaches défilent dans les rues dans une ambiance joyeuse pour se rendre au cimetière. Selon eux, les âmes des défunts ne rejoignent définitivement l’autre monde qu’après la purification complète du corps. Le rituel d'ancestralisation consiste à déterrer les os des ancêtres, à les envelopper dans des tissus frais comme le lamba et à les promener en dansant autour de la tombe avant de les enterrer à nouveau. Un mort peut être choisit plusieurs fois au fils des ans et enveloppé d’un ou plusieurs linceuls selon le nombre de familles qui souhaitent lui rendre hommage. Le but est d’honorer les morts et d’exaucer leurs vœux.

Chaque nation honore ses aïeux différemment. Pour la plupart, ce sont des rituels bienveillants et forts en émotions. Vous pouvez, vous aussi, rendre hommage sur Libra Memoria.