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Le deuil périnatal, un sujet tabou

Deuil périnatal
Deuil périnatal
Le deuil périnatal touche plus de 8 000 familles chaque année. Il concerne le décès du bébé au cours de la grossesse, pendant ou après l’accouchement et jusqu’aux premières semaines suivant la naissance. Cet événement traumatisant pour les familles est difficile à aborder en société.

Surmonter la douleur

Le deuil périnatal est une épreuve complexe et peu concevable pour les parents. Durant la grossesse des liens se tissent, un bonheur s’annonce et une tragédie survient. La mère comme le père doivent faire face. Le décès de leur enfant est difficilement compréhensible. Il s’apparente au départ d’un être proche. Pour affronter cette mort insupportable, les rituels et les actes symboliques liés au deuil doivent être mis en place. Des étapes sont à franchir. Il est primordial d’exprimer la souffrance ressentie, de la nommer. Un long processus inconscient se développe. L’acceptation demande du temps. 

Le rôle important de l’entourage

Il est essentiel pour les parents de s’entourer de leurs proches et de maintenir la communication au sein du couple. Discuter, partager son chagrin et ses douleurs apportent du réconfort. Selon nombre de psychologues, suite à ce drame, les femmes se réfugient plutôt dans le silence pour prendre du recul, les hommes retournent à leur quotidien et s’investissent dans leur travail. Le Docteur Marie-José Soubieux, pédopsychiatre et psychanalyste spécialisée dans le deuil périnatal, précise : « La mort avant le terme reste un sujet tabou […]. La mort d’un enfant fait très peur car elle fait partie des choses impensables ». Dans son ouvrage, Le berceau vide, paru chez Erès, elle fait référence aux phases à dépasser après l’annonce du décès : le choc, le déni, la colère puis un sentiment de culpabilité éprouvé par les parents. C’est à ce moment que les proches peuvent offrir du soutien. Marie-José Soubieux souligne que pour un père, une mère : « Parler de leur histoire soulage et aide à réinvestir la vie ». "La reconnaissance de l'enfant et de la peine des parents est indispensable pour que ces derniers puissent se reconstruire, avoir d'autres projets, d'autres grossesses même s'ils gardent l'esprit endeuillé".

Se comprendre

Les proches doivent saisir que nul n’est capable, à moins de l’avoir vécu, de comprendre la douleur liée à la perte d’un enfant. Il est nécessaire pour les parents endeuillés d’imaginer la difficulté à concevoir la blessure ressentie pour ceux n’ayant pas vécu un tel drame. Le décès d’un bébé aimé et qu’on ne verra pas grandir s’avère être une expérience profonde et douloureuse pour tous.  

L’aide des professionnels

Les équipes médicales interviennent en premier lieu pour épauler les familles. Des formations spécifiques sont proposées aux professionnels pour être à l’écoute des parents. Ces derniers peuvent aussi se tourner vers des associations apportant soutien et bienveillance. La rencontre avec d’autres personnes passées par le même traumatisme invite également à engager le dialogue. Depuis quelques années, des structures se sont créées dans le but d’améliorer une prise de conscience générale. Sous leur impulsion, une Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal a vu le jour. Elle se déroule chaque 15 Octobre. Il existe également un livret d’information traitant du thème. Ce document de 60 pages, nommé Repères pour vous, parents en deuil d’un tout-petit est disponible dans les centres médicaux. Il est un maillon de l’accompagnement.

À propos de la loi

Depuis le 6 février 2008 (cf. Arrêts de la Cour de Cassation 06-16.498, 06-16.499 et 06-16.500), la législation a évolué et permet de déclarer à l’état civil, le décès d’un nourrisson (au-delà de 15 semaines de grossesse). C’est une étape importante dans le processus de deuil. Les parents peuvent donner un prénom et inscrire l’enfant dans le livret de famille.

Si le décès a lieu entre la naissance et le 3ème jour, l’inscription sur le registre d’état civil et de décès est obligatoire ainsi que l’organisation de funérailles.

Le dire avec justesse

Il y a un vrai défaut de vocables autour de ce départ. Si le mot « orphelin » désigne un enfant ayant perdu ses parents, il n’existe pas de terme pour évoquer un parent ayant perdu son enfant.

Certains parlent alors de « Mam’ange », « Pap’ange », « Par’ange ».

 

Pour faire vivre leur souvenir, Libra Memoria vous propose de laisser gratuitement un témoignage sur leur page commémorative.

Publié le 07/07/2021