Veuvage : comment se reconstruire ?
La mort d’un conjoint sidère celui qui reste. Son mental ne peut faire face immédiatement et l’acceptation du départ ne pourra qu’être progressive. Un veuvage est un évènement puissant et très difficile à surmonter. Il faut assumer la disparition d’un être très proche qui partageait au quotidien les joies et les peines. Il faut apprendre à vivre seul et éviter de trop se replier sur soi. Il faut aussi accepter de tisser de nouvelles relations pour aller mieux et avancer même si l’on en a perdu l’habitude. La sidération, le déni, la révolte, la dépression et ses perturbations corporelles, intellectuelles et affectives seront des passages obligés. Le sentiment d’abandon et la solitude apporteront des tourments et deviendront parfois très intenses lors de moments précis comme les repas, le film du soir, les fêtes de famille ou les retrouvailles entre amis. Trouver du sens à la vie, une sécurité intérieure différente, réinventer ses journées demanderont du temps et parfois de l’aide. Les professionnels (psychologues, thérapeutes recommandés, coach de vie…) pourront être sollicités.
Agir et se relever
Pour faire face à cette séparation cruelle, il faudra accepter le travail de deuil et réorienter son existence. Revoir son emploi du temps, se trouver des occupations, s’investir dans des activités à partager permettront d’éloigner le sentiment d’isolement. Se retourner sur le passé et en apprécier sa qualité et le bonheur vécu apportera parfois du réconfort à ceux qui ont eu la chance d’avoir réussi leur vie de couple et de la voir comme une force pour faire face.
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Un soutien utile
La sociabilité est essentielle dans ce temps de vie douloureux, les rencontres sont précieuses. La présence des proches (amis, familles, enfants, voisins) sera appréciable. C’est la personne endeuillée qui trouvera le bon tempo pour accepter le soutien apporté, il ne faut pas la brusquer. On pourra la solliciter pour des loisirs, des moments de convivialité imprévus, l’aider pour ses repas, ses courses, pour bricoler ou entretenir son jardin... Pourquoi ne pas lui proposer de rendre service en faisant du bénévolat, en gardant des enfants, en promenant un chien ? Elle réagira à sa guise à ces demandes et trouvera peut-être des occasions pour se rendre utile et ressentir positivement la force du lien. Parfois, les couples d’amis éviteront les invitations pour ne pas faire de peine, pensant que leur bonheur pourra intensifier le chagrin. L‘écoute et la délicatesse leur permettront de trouver le juste compromis pour aider l’autre sans le submerger.
Un lien qui perdure
Il faut savoir que le départ d’un mari ou d’une femme ne fait pas disparaitre le couple. Souvenirs, rituels, utilisation des objets appréciés, discussions… permettront de maintenir le lien conjugal. Il sera aussi possible d’honorer son aimé(e) en publiant une photo, en prévoyant une messe, en fleurissant sa tombe ou en organisant tout autre évènement susceptible d’évoquer le défunt et d’entretenir sa mémoire. La parole est un moyen simple d’évoquer l’autre. Il faudra cependant respecter le silence de ceux qui ne désire pas s’exprimer. Petit à petit, la mort deviendra réelle et une connexion différente avec celui ou celle qui est parti se fera jour.