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La montée en puissance de la crémation
Alors qu’aujourd’hui 40 % des funérailles donnent lieu à une crémation, chiffre qui a doublé en dix ans, les dernières études publiées montrent que la tendance continue de s’amplifier. Un engouement qui traduit une réelle évolution des mentalités.
Lors des funérailles d'un défunt, celui-ci peut être inhummé (porter en terre dans un cimetière) ou crématiser (réduire le corps du défunt en cendres dans un crématorium). A part si le défunt a rédigé un testament, fait part de ses dernières volontés ou souscrit un contrat obsèques, ce choix revient souvent à la famille.
« Pour leurs propres obsèques, 59% des Français indiquent préférer la crémation à l’inhumation, privilégiée par 41% d’entre eux. » Tel est le résultat d’une étude réalisée fin 2018 par l’institut BVA pour la Fondation Pompes funèbres générales sur un échantillon de 1001 Français de plus de 18 ans.
Au même moment, IPSOS publiait une étude révélant que 63% des Français opteraient pour la crémation en vue de leurs obsèques. Cette tendance s’est imposée en une seule génération, puisque seulement 1% des Français auraient choisi la crémation en 1980. Ils n’étaient encore que 10 % en 1993, puis 36% en 2016.
Qu'est ce que la crémation ?
La crémation est une technique funéraire visant à brûler et réduire en cendres le corps d’un défunt. Le cercueil est introduit dans le four crématiste à une température de 850°. Ce processus prend environ 90 minutes. Une fois la crémation du corps terminée, les os du défunt sont réduits afin d'obtenir les cendres funéraires et les placer dans une urne funéraire. Les cendres peuvent ensuite être placées dans un monument funéraire : un columbarium, une cavurne ou une casurne.
L'action est réalisée dans un crématorium dans un délai de 6 jours au plus après le décès, sauf exceptions. L'entreprise de pompes funèbres s'occupe de toutes les démarches ou en partie. Le coût est variable selon le lieu et les prestations choisies.
Quelle est la différence entre la crémation et l'incinération ?
La crémation consiste à brûler le corps d'un défunt dans le four d'un crématorium.
L'incinération est une technique utilisée pour brûler les déchets à l'aide d'un incinérateur.
L'inhumation est le fait d'enterrer un corps en le mettant dans un cercueil avant de le porter en terre.
Un argument écologique
Même si la population française priviligie de plus en plus la crémation, la France est encore bien loin de certains pays étrangers. La crémation est choisie par 90% des Londoniens, 95% des habitants de Copenhague et 99% des Japonais. Il n’en reste pas moins que cette technique funéraire monte en puissance, touchant avant tout les seniors : 65% des 50-64 ans et 69% des 65 ans et plus.
Aujourd’hui, l’argument écologique semblerait prévaloir, validé par une étude de la start-up Verteego, réalisée en 2017, qui montre qu’une inhumation avec sépulture équivaut en émissions de gaz à effet de serre à 3,6 incinérations. Il est toutefois bon de préciser que ce chiffre s’inverse pour les inhumations en pleine terre qui représentent aujourd’hui 60% des inhumations en Île-de-France, par exemple.

La crémation dans le monde
Le Japon est le pays avec le plus de crémation au monde avec un taux de plus de 99%. La majorité des Japonais veulent suivre des rites bouddhistes pour leurs funérailles afin d'imiter la crémation du Bouddha. Mais ce n'est pas tout, la crémation est presque devenue obligatoire dans le pays afin de répondre au manque de place sur un archipel surpeuplé.

La crémation en Europe
La République Tchèque est le pays qui pratique le plus la crémation en Europe. Plus de 3/4 de la population a choisi cette pratique dans le cadre de l’organisation d’obsèques, suivi de très près par la Suisse, le Danemark et la Grande-Bretagne.
Changements sociétaux
Autre raison invoquée pour expliquer le « boom » de la crémation en France : son coût serait moindre. Si tel était bien le cas il y a encore quelques années, la tendance s’est aujourd’hui inversée puisque, selon une étude récente d'UFC-Que Choisir, la crémation serait plus chère que l’inhumation dans 77% des cas, avec un cout moyen de 3 609 euros contre 3 350 euros pour une inhumation.
Le choix de la crémation est peut-être davantage à chercher du côté des changements sociétaux, de l’éparpillement des familles et des mobilités accrues. Se rendre au cimetière, entretenir une tombe ou renouveler une concession peut dorénavant être vécues comme des charges et des difficultés pour les familles, comparées à une dispersion des cendres dans un jardin du souvenir.
Évolution de l’Église catholique
Enfin, la crémation doit aussi sa croissance à la séparation de l'Eglise et de l'Etat. L’étude BVA de 2018 révélait ainsi que 75% des personnes sans religion opteraient pour la crémation. Par ailleurs, l’Église catholique qui, jusqu’au concile Vatican II en 1965, était fermement opposée à cette pratique funéraire a considérablement évolué sur la question. De nos jours, elle accepte indifféremment une liturgie dans une église avant une crémation ou encore un simple temps de prière au crématorium.
Conservation des cendres
Il est interdit de conserver les cendres chez soi. L'urne peut être gardée pendant un an maximum dans un crématorium ou un lieu de culte. Après ce délai, les cendres peuvent être disposées dans un cimetière ou un site cinéraire, inhumer l'urne dans une propriété privée ou les disperser dans la nature. Cependant, toutes ces solutions sont soumis à des conditions.
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Date de révision de l'article : 17 juillet 2023