- Accueil
- Décès célèbres
- L'historien, journaliste et syndicaliste français Jacques Julliard
L'historien, journaliste et syndicaliste français Jacques Julliard

Matthieu Riegler, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons
Considéré comme étant une figure emblématique de la « deuxième gauche », Jacques Julliard est décédé le 8 septembre 2023, à l’âge de 90 ans.
La jeunesse de Jacques Julliard
Né le 4 mars 1933 dans la région de l’Ain, Jacques Julliard, fils et petits-fils de maire, a grandi dans un contexte familial où la politique était très présente. Ce contexte a permis ainsi à Jacques de se familiariser avec cette dernière.
En effet, dès son plus jeune âge, Jacques va alors, s’intéresser à plusieurs figures politiques comme Pierre Mendès France ou bien le célèbre Général Charles De Gaulle. Il va rejeter la Quatrième République, en valorisant à la place, un régime présidentiel dans le milieu des années 50, influencé par les constitutionnalistes comme Georges Vedel et Maurice Duverger.
Ayant une mère catholique pratiquante, Jacques du suivre des cours de catéchisme. Il réalisera par la suite ses études secondaires au sein du collège de Nantua, ville de son département de naissance.
Les études supérieures de Jacques Julliard
Après l’obtention de son baccalauréat, Jacques entre en 1950 dans une classe préparatoire littéraire au sein d’un lycée. Il va alors être marqué par deux de ses professeurs : Jean Lacroix, un philosophe et Lucien Fraisse, professeur enseignant la réflexion sur l’insertion politique de la religion.
Jacques Julliard décide quelques temps plus tard, de fonder un club de réflexion dans la mouvance de l’observateur (un magazine d’actualité hebdomadaire français, crée en 1964). Cette création lui permettra de faire la connaissance de Gilles Martinet, un journaliste, résistant, homme politique et diplomate français.
En 1954, il rentre à la prestigieuse école normale supérieure, en tant que germaniste. Puis, grâce à son ancien professeur Jean Lacroix, il entrera dans les instances voire groupes politiques de la revue Esprit. Où il rencontrera plusieurs personnes influentes comme Pierre Viansson-Ponté, Olivier Chevrillon, Claude Bourdet et Michel Crozier.
Quatre ans plus tard, en 1958, il reçoit l’agrégation d’histoire afin de pouvoir enseigner cette matière à des lycéens.
Durant ses études supérieures, Jacques souhaite adopter des positions anticolonistes et est intéressé par le sujet de l’impérialisme et du totalitarisme soviétiques. Malgré le fait qu’il reste attentif à plusieurs mouvements catholiques de gauche, Jacques Julliard s’oppose au rôle que peut jouer l’église dans la vie politique.
Devenu étudiant à l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France), il s’investit dans le syndicalisme, à la suite d’un voyage réalisé en Algérie, en 1955. Il succèdera à Robert Chapuis au poste de vice-président aux affaires d’outre-mer.
En Juillet 1956, Jacques organise avec François Borella (homme politique et juriste français) la conférence nationale pour étudiants concernant une solution au problème algérien, dont il prononça l’allocution d’ouverture. Toutefois, cette conférence causa une inculpation pour Borella, pour atteinte à la sureté de l’Etat.
Par la suite, il entre au SGEN (Syndicats Généraux de l’Education Nationale) par le biais de Paul Vignaux. Jacques participera au groupe de reconstruction de la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens). Il s’agit alors, du troisième endroit important de sociabilité ou Jacques effectue sa formation intellectuelle, mais aussi, politique. C’est d’ailleurs ici, qu’il fera la rencontre d’Edmond Maire, Eugène Descamps, Albert Détraz, et de Pierre Mendès France.
En septembre 1959, Jacques Julliard décolle en direction l’Algérie pour réaliser un service national. Il servira alors, d’officier d’action psychologique auprès de la population civile. A son retour en 1961 à Paris, il devient professeur au lycée de Chartres.
En 1966, grâce à Jean-Marie Domenach, Jacques entre aux éditions du Seuil comme directeur de la collection « Politique ». Il continue de collaborer activement à la revue « Esprit », en particulier à travers des chroniques de politique intérieure.
En 1967, il entre au bureau confédéral de la CFDT comme représentant du SGEN. Il participa activement aux débats internes Confédération sur ses rapports avec les partis politiques, défendant ardemment une stratégie d'autonomie.
Lors de la crise de Mai 68, il participe comme représentant de la CFDT à la Sorbonne. Il apparaîtra comme étant un élément modéré de la contestation. Son soutien à cette dernière provoque sa rupture avec Paul Vignaux et sa démission, quelques mois plus tard, du bureau national du SGEN.
Il quitte ses fonctions au niveau confédéral au congrès de 1976 de la CFDT. Il continue toutefois de temps en temps, à intervenir à propos des problèmes de l’Université et de la CFDT, soutenant la démarche de sa direction lors des Assises du socialisme ou du congrès de 1979.
À la fin de 1982, Jacques Julliard crée la revue politique et culturelle « Intervention », proche de Michel Rocard et de la « deuxième gauche ».
Jacques Julliard a été également le producteur de l'émission « Le grand débat » sur France Culture, réunissant chaque semaine des personnalités venant débattre de thèmes divers de l'actualité. Ces émissions ont figuré parmi les grandes heures de la chaîne, d'octobre 1984 à juin 1989.
À partir de 2017, Jacques Julliard tient une chronique mensuelle pour le magazine « Figaro ».
La vie privée de Jacques Julliard
En 1957, Jacques épouse Suzanne Agié, avec qui, il aura trois enfants.
Citation de Jacques Julliard
« Nous vivions heureux et nous ne le savions pas ».
A lire aussi
« L’historien Jacques Julliard est mort à l'âge de 90 ans » par le journal de Saône-Et-Loire
Retrouvez tous les décès célèbres dans notre rubrique dédiée.
Vous pouvez rendre hommage au défunt sur sa page commémorative sur le site Libra Memoria et présenter vos condoléances à ses proches en témoignant votre sympathie.