Le chanteur Jean-Louis Murat

La jeunesse de Jean-Louis Murat

Jean-Louis Bergheaud, dit Jean-Louis Murat est né le 28 janvier 1952 à Chamalières dans le Puy-de-Dôme et mort le 25 mai 2023 en Auvergne à l'âge de 71 ans. C'est un auteur-compositeur-interprète français.

Né d'une mère couturière et d'un père charpentier-menuisier et par ailleurs musicien amateur, il est initié à la musique dès son plus jeune âge. Il jouera du tambour puis du cornet à pistons dans une fanfare dont s'occupe son père. Il apprendra également le saxophone dans la classe de cuivre du conservatoire où il développera également son goût pour le chant. À 9 ans on lui offre un dictionnaire Larousse pour Noël, à l'aide duquel il écrit des poèmes.

Son professeur d'anglais au collègue lui aura permis de découvrir les musiques soul et jazz, d'aller à l'opéra et de rencontrer de grands artistes tels que Louis Armstrong avec qui il aurait lié amitié, John Lee Hooker et T-Bone Walker avec lequel le jeune Murat est pris en photo.

Marié à l'âge de 17 ans et père d'un garçon à 19 ans, il divorce quelques temps plus tard et quitte tout pour voyager et vivre seul de petits boulots en France et en Europe. Il occupe quelques emplois, s'essaye au journalisme, moniteur de ski ou plagiste. Après une tentative de suicide déclencheuse d'un nouveau départ, il retourne finalement dans son village en 1977 à 25 ans, pour se consacrer à la musique.

Des débuts difficiles

Il fonde avec des amis clermontois le groupe de rock « Clara » dont il est chanteur-auteur-compositeur et joue du saxophone et de la guitare. Le groupe connait un bon succès mais se sépare quelques temps après. Murat se lance dans un carrière solo et enregistre à 28 ans un maxi 45 tours de trois titres en 1981 : « Suicidez-vous le Peuple est Mort ». La critique le remarque mais les ventes ne décollent pas. La station de radio Europe1 censure le morceau qui pourrait, d'après eux, pousser au suicide certains jeunes auditeurs sensibles. A la suite de cet album, d'autres font leur apparation mais les ventes sont toujours au plus bas et sa maison de disques ne poursuit pas l'aventure.

En 1986, il saisit l’opportunité d’enregistrer chez Virgin et fin 1987 paraît le 45 tours « Si je devais manquer de toi ». Celui-ci rencontre alors un certain succès auprès du public français, permettant au chanteur de connaître enfin, à plus de 35 ans, un début de reconnaissance. Succès confirmé par les ventes de son nouvel album studio paru en 1989, intitulé « Cheyenne Autumn ». D'autres titres connaissent également un succès même si aucun n'atteint encore le Top 50. Ce début de notoriété lui vaut d'être remarqué par le milieu du cinéma, Murat apparaît ainsi en 1990 en tant qu'acteur dans un film de Jacques Doillon qui lui offre un rôle dans « La Vengeance d'une femme », auprès d'Isabelle Huppert et de Béatrice Dalle.

Un franc succès

C'est le single « Regrets » en duo avec Mylène Farmer qui le fait réellement et définitivement connaître auprès d'un plus large public en 1991. Ses prochains albums intègreront régulièrement le Top 20 français ainsi que les classements en Belgique francophone. Profondément attaché à l'Auvergne où il réside, il puise dans la nature et la campagne son inspiration poétique. D'ailleurs, il composera le générique de l'émission télévisée Montagne, diffusée sur la chaîne française FR3, dont il sera à plusieurs reprises l'invité.

A partir de ce moment, Jean-Louis Murat écrira, produira et éditera plus d'un album par an, dont « Vénus » en 1993, « Dolorès » en 1996 ou « Mustango » en 1999. La plupart de ses albums sont suivis par de longues tournées caractérisées par un travail musical intéressant, aucune tournée n'ayant ressemblé à la précédente. Pour l'aider dans cette tâche de créativité et pour coordonner l'ensemble des déplacements, il aime s'entourer de proches et de sa famille.

Côté cinéma, il est à nouveau à l'affiche d'un film en 1996, « Mademoiselle personne », aux côtés notamment d'Élodie Bouchez et de Romain Duris.

En octobre 2014, paraît son nouvel album « Babel » enregistré en compagnie du groupe auvergnat de folk-rock The Delano Orchestra. C'est un succès critique et public avec plus de 20 000 albums vendus.

Le 28 septembre 2018, il publie très rapidement « Il Francese », plus traditionnel mais toujours aux sonorités électro. Murat annonce durant la promo qu'il s'agit du « deuxième étage de la fusée », et qu'il s'agira donc d'une trilogie. Il s'agit de son 20ème album studio. Il ne s'agit pas pour autant d'un tournant électro, qui se dit marqué par les artistes américains Frank Ocean et Kendrick Lamar.

En mars 2019, Jean Louis Murat annonce la sortie de l'album « Innamorato », composé de 8 titres inédits et 4 titres en live, et publie le single « Autant en faire quelque chose », qui s'éloigne des sonorités électro et retrouve le groove et les guitares classiques des albums « Babel » ou « Le Cours ordinaire des choses ». Dans un même temps, en réponse au mouvement des Gilets jaunes, Jean-louis Murat décide de publier sur Facebook, chaque samedi des chansons.

Les critiques de Jean-Louis Murat

Dans les médias, Jean-Louis Murat s'est souvent illustré par des propos peu consensuels. Pour Le Figaro, il s'agit d'« une personnalité singulière qui ne s’embarrasse pas des convenances souvent insipides du métier ». Au Canada, en 2009, La Presse évoque un artiste aux « coups de gueule spectaculaires ». En 2013, un journaliste de Sud Ouest évoque aussi les « coups de gueule sans ménagement » de la part de l'artiste, de même que Paris Match, qui le qualifie 2013 de « grande gueule au grand cœur ». « Ça me plaît assez qu'on ne m'aime pas », déclare-t-il au Point en 2011, critiquant au passage Les Enfoirés.

En 2016, n'obtenant pas de date de tournée après la sortie de son album « Morituri », il déclare : « C’est la crise, les salles prennent moins de risque et préfèrent programmer des gros cons comme Renaud ou Polnareff ». « L’animal peut toujours déraper », estime une journaliste de Télérama qui le rencontre en janvier 2019. Quelques mois plus tard, son caractère fougueux se manifeste également lorsque, à l'occasion de la sortie de son album « Innamorato », il livre une interview à un magazine consacré au Rock où il s'en prend au chanteur Johnny Hallyday : « À cause de lui, nous sommes passés pour des tocards pendant cinquante ans », au groupe PNL : « Du niveau du Club Dorothée » et à Emmanuel Macron :« un vulgaire apprenti, un faux intellectuel et un vrai méchant ». En avril 2020, dans une interview au magazine Paris Match, Jean-Louis Murat s'en prend à Jean-Jacques Goldman ainsi qu'à des chanteuses, notamment Angèle, avec des propos dénoncés comme sexistes par les réseaux sociaux.

Jean-Louis Murat reconnaît qu'il a « un caractère instable, contradictoire [...] et imprévisible ». Même à l'égard de son public, il  fait preuve d'intransigeance : « Je préfère déstabiliser [les gens], les faire réfléchir, les enthousiasmer ou même les dégoûter. Mais certainement pas les caresser dans le sens du poil, c'est une sorte de démagogie que je n'ai jamais aimée. Souchon, c'est de la chanson démagogique ».

Vous pouvez rendre hommage au défunt sur sa page commémorative sur le site Libra Memoria et présenter vos condoléances à ses proches en témoignant votre sympathie.