Faire face au deuil d’un père à l’âge adulte
Un parcours délicat
Un jour un père décède de mort soudaine ou de maladie et l’adulte qui était son fils ou sa fille se retrouve orphelin. Pour certains, l’épreuve surmontée, la vie reprend son cours. Pour d’autres, une fois les étapes du deuil classique dépassées, une fragilité s’installe car l’enfant intérieur (que nous portons tous en nous) rencontre alors des bouleversements difficilement surmontables. Si le décédé n’était pas le parent parfait, il reste parfois « mythifié » et idéalisé comme un refuge, un cadre, un re « père » que cela corresponde ou pas à la réalité. Un père est idéalement rêvé comme une base assurant la sécurité. Ce parent symbolique est censé offrir un amour inconditionnel. C’est cette représentation qui peut vaciller. Le disparu emmène avec lui des souvenirs qui ne seront plus jamais évoqués, des liens particuliers et primitifs. C’est un attachement unique qui s’éteint et la part d’enfant qui sommeille en chaque adulte doit alors l’intégrer.
L’impossible partage
Aussi étrange que cela puisse paraître, la personne dont la relation avec le père n’était ni apaisée, ni harmonieuse se trouvera parfois profondément affectée par ce décès. Elle voit disparaître, non pas le père réel, mais le Parent Archétypal. En cas de liens dysfonctionnels, l’adulte faisant face à cette mort spécifique comprend que tout dialogue, toute réparation deviennent définitivement impossibles. Les douleurs d’autrefois ne pourront plus s’apaiser dans l’échange.
Les situations vécues ou ressenties ne se régleront plus à travers la parole, l’autre n’est plus là pour en parler. La colère, le ressentiment vis-à-vis du défunt parviendront-ils encore à s’exprimer ? Quelle réponse recevra l’amour attendu ? Avec l’irruption de la mort, les sentiments éprouvés ne pourront plus être exprimés directement. Il ne sera plus possible de dire ou de donner son pardon. Des reproches peuvent se faire jour sur les occasions perdues et l’impossibilité de nommer les attentes. Elisabeth Kübler Ross, psychiatre et psychologue américaine, pionnière de l'approche des « soins palliatifs » pour les personnes en fin de vie et de l'accompagnement, nomme cette situation : les "affaires en suspens".
Pour se tourner plus sereinement vers demain
En comprenant ceci, il semble essentiel de se lancer et d'ouvrir la discussion avec son père encore présent, de délivrer les mots et les maux de son vivant que le succès soit au rendez-vous ou pas. Jusqu’aux derniers instants d’une vie, au moment de l'accompagnement, du dernier au revoir, beaucoup de choses peuvent se libérer, se dénouer. Si le parent est dans l’ouverture, si l’instant s’avère propice, faire enfin la paix deviendra réalité et limitera les douleurs du chagrin à venir.
L’enfant devenu adulte acceptera peut-être de "lâcher prise" et abandonnera définitivement l’idée d’obtenir réparation coûte que coûte. Ce sera le choix de chacun. Si c’est nécessaire, ne serait-il pas également envisageable, de poursuivre le chemin de la réconciliation en déplaçant la relation au-delà de la mort, dans une dimension plus spirituelle ?
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