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Recevoir des condoléances fait-il partie du processus de deuil ?
Après le décès d’une personne que l’on aime, il est de coutume de présenter ou de recevoir des condoléances. Une carte, une lettre, un bouquet de fleurs sont envoyés à la famille, parfois même un objet est rétrocédé aux proches en mémoire du défunt.
Nous nous rendons aux obsèques et par notre simple présence, nous transmettons avec sincérité notre sympathie, notre réconfort dans cette épreuve. Une tradition sociale que nous reproduisons perpétuellement. Nous pouvons nous questionner sur l’impact psychologique de ce rituel.
Situé sur l’île du Saulcy à Metz, le centre universitaire Pierre Janet a été inauguré en 2015. Cette structure unique en France intègre la recherche, la formation professionnelle ainsi que des consultations psychothérapeutiques.
Il est 16 heures, Cyril Tarquinio son fondateur et professeur en psychologie, annonce la fin de son cours à ses étudiants. Le deuil est l’un de ses nombreux sujets d’étude et de recherche.
Tout au long de sa carrière, des hommes, femmes et enfants l’ont consulté après avoir perdu un être cher. Il nous accorde de son temps pour répondre à nos questions.
Recevoir des condoléances fait-il partie du processus de deuil ?
« Les condoléances, c’est un processus de reconnaissance sociale, c’est-à-dire : dans la peine, les proches sont à vos côtés ; dans la tristesse, ils vous soutiennent, vous tiennent la main.
Fut un temps, on avait le défunt à la maison, les amis, les voisins venaient saluer et bénir le mort. Ils apportaient leur soutien, leur présence affective et sociale aux familles qui venaient de perdre un proche. »
Aujourd’hui, la société a changé et ne nous aide pas à absorber « le mourir ». C’est l’histoire d’une mutation sociale. Les proches sont maintenant accompagnés par des thérapeutes pour accepter le deuil.
« Au fond, les condoléances sont le reste de ce qu’on avait l’habitude de faire, c’est-à-dire être présent avec ceux qui avaient perdu un parent, un proche pour les accompagner. Aujourd’hui, les individus sont centrés sur eux-mêmes, ils viennent présenter leurs condoléances, mais cela se limite à ça, nous n’avons plus cette présence telle qu’on l’a connue d’un point de vue psychosocial, mais ça reste symboliquement quelque chose de très important et qui sans doute contribue à nous projeter dans une démarche de détricotage des liens tissés et c’est une marque de reconnaissance de ce nouveau statut qui est le nôtre. »
Y a-t-il des règles de bienséance pour présenter ses condoléances ?
« La vraie règle aujourd’hui est très simple, c’est l’authenticité. Le pire c’est de ne pas recevoir de condoléances, qu’il n’y est pas de manifestations empathiques.
Le deuil c’est de l’empathie, donner le sentiment de comprendre ce que vous ressentez, je vous apporte mon soutien fût-il symbolique. »
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